ue je te connaisse, ou que sois un lecteur qui m’est inconnu, permets moi de t’appeler du nom d’ami, et de t’écrire cette lettre d’amour envers Dieu et toi qui me deviens proche par ce partage. Car c’est du fond de mon cœur que je vais te sortir un trésor accumulé, mûri, révélé par plusieurs décennies de vie chrétienne. Pour te partager leur amour de la liturgie, certains, plus savants que moi, commenceront avec raison par te parler de la Sainte Messe, d’autres des sacrements, pour ma part je le ferai en te faisant découvrir l’Office divin.
vant de te parler de l’Office divin en particulier, il est important que je te précise l’importance de la liturgie en général. Le IIe concile du Vatican nous l’apprend : La liturgie est le sommet auquel tend l'action de l'Eglise, et en même temps la source d'où découle toute sa vertu. Car les labeurs apostoliques visent à ce que tous, devenus enfants de Dieu par la foi et le baptême, se rassemblent, louent Dieu au milieu de l'Eglise, participent au sacrifice et mangent la Cène du Seigneur. (SC 10). Vois-tu, notre Sainte Mère l’Eglise est claire, en dehors de la liturgie, toute action ecclésiale est subordonnée à la célébration d’un juste culte à Dieu. Vaines seraient les actions du laïc engagé dans des activités de solidarité, celles de la religieuse infirmière ou du prêtre enseignant, si elles n’avaient pour but ultime, sans contrainte, mais par la force de l’amour et de la raison, à amener, tout simplement, tous à assister à la messe. Car là est la plus belle des choses que peut vivre un être humain sur terre. Le même saint concile nous le précise : Dans la liturgie terrestre nous participons par un avant-goût à cette liturgie céleste qui se célèbre dans la sainte cité de Jérusalem à laquelle nous tendons comme des voyageurs, où le Christ siège à la droite de Dieu, comme ministre du sanctuaire et du vrai tabernacle ; avec toute l'armée de la milice céleste, nous chantons au Seigneur l'hymne de gloire ; en vénérant la mémoire des saints, nous espérons partager leur société ; nous attendons comme Sauveur notre Seigneur Jésus-Christ. (SC 8)
her frère et ami, l’on peut définir trois niveaux de prières, celui enseigné par le Seigneur, qui nous dit de rentrer seul dans notre chambre et de fermer la porte, celui à plusieurs frères, où Il sera au milieu d’eux, et le troisième niveau, dont nous parle Saint Ignace d’Antioche dans son Épître aux Éphésiens : Car si la prière de deux personnes ensemble a une telle force, combien plus celle de l’évêque et de toute l’Église. car comme nous l’apprend l’Eglise au sujet de l’Office divin : Le Souverain Prêtre de la Nouvelle et Eternelle Alliance, le Christ Jésus, prenant la nature humaine, a introduit dans notre exil terrestre cet hymne qui se chante éternellement dans les demeures célestes. Il s'adjoint toute la communauté des hommes et se l'associe dans ce cantique de louange… c'est vraiment la voix de l'Epouse elle-même qui s'adresse à son Epoux ; et mieux encore, c'est la prière du Christ que celui-ci, avec son Corps, présente au Père. Par conséquent, tous ceux qui assurent cette charge accomplissent l'office de l'Eglise et, en même temps, participent de l'honneur suprême de l'Epouse du Christ, parce qu'en acquittant les louanges divines, ils se tiennent devant le trône de Dieu au nom de la Mère Eglise. (SC 83-84) Ainsi tu dois prendre conscience que, si plusieurs milliers de fidèles dans une splendide basilique, récitent un chapelet, et passent des heures d‘adoration du Très Saint Sacrement, ils ne font qu’un acte de culte privé, mais si un simple fidèle, dans son bureau, pendant sa pause déjeuner, récite discrètement le petit office de sexte, il accomplit un acte public de culte ayant plus de valeur que n’importe quel autre acte de culte privé.
e crois pas cher ami, que la constitution de l’Office divin est de l’ordre du hasard ou de l’arbitraire, sa composition nous est ordonnée par Dieu lui-même lorsqu’il nous dit par son apôtre : Que la parole du Christ habite en vous avec la plénitude, en toute sagesse, vous instruisant et vous exhortant les uns les autres par des psaumes, des hymnes et des cantiques spirituels, chantant de grâce, du fond de vos cœurs, à la louange de Dieu. Col 3, 16. Sa principale composante sont les psaumes car ils sont la voix du Fils montant vers le Père, seules prières que nous connaissons que le Christ lors de son séjour sur terre utilisa pour prier. Parce que depuis trois milles ans, de l’époque du roi David jusqu'à nos jours, sans interruption, le peuple de Dieu, accomplit son devoir de prières en les utilisant. Les sept offices quotidiens nous viennent aussi de Dieu lorsque le psalmiste affirme : Sept fois le jour, je vous ai adressé une louange, sur les jugements de votre justice. (Ps. 118, 164)
nfin, mon ami, je vais te donner une des dernières et plus importantes raisons de réciter l’Office divin. Tu te souviens de cette prière solennelle que le Fils adressa au Père lors du dernier repas : Sint unum, qu’ils soient un. Cette unité n’a pas un simple rôle d’esthétique, mais c’est une obligation pour que le monde croie que le Père à envoyé le Fils, une condition de l’apostolat et de l’évangélisation. C’est une concrétisation du aimez vous les uns les autres comme je vous ai aimé, Lui qui a épousé notre nature humaine pour s’unir à nous. Cette demande d’unité est aussi liée à l’obligation faite de nous réconcilier avec notre frère afin d’offrir l’offrande de notre prière pour rendre à Dieu un juste culte. Lorsque qu’ensemble nous récitons l’office de Tierce dans une chapelle, nous sommes unis par les mêmes mots, les mêmes gestes, les mêmes mélodies. Quand tu sera seul pour le réciter à ton bureau ou dans le métro, tu sera uni à moi, qui le récite dans ma chambre. Dans tous les cas, nous seront unis à tous les séminaires, couvents et monastères, de France, d’Inde, de Chine, du Burkina-Faso, des USA, du Brésil et d’Australie. Cette sensation d’unité sera encore plus forte, lorsque tu récitera cet Office dans la forme extraordinaire du rite romain, en te sentant unis à ces chrétiens des siècles passés. Aucun mot ne peut exprimer cette unité plus que millénaire de tradition, de fidélité, de stabilité qui pourrait même donner une sensation d’éternité.
nfin, mon ami, pour terminer sur l’Office divin en général, et compléter le Sint unum, je te parlerai du latin. Le IIe concile du Vatican nous le rappelle : L'usage de la langue latine, sauf droit particulier, sera conservé dans les rites latins (SC 36). Sauf à trahir ce saint concile, nous sommes dans l’obligation de conserver le plus précieusement l’usage de cette langue. Le Bienheureux Jean XXIII, qui initia ce merveilleux évènement promulgua un texte en lui donnant même une valeur de constitution de l‘Eglise, Veterum Sapientiæ ; à ce sujet il nous enseigne : La langue de l'Eglise doit non seulement être universelle mais immuable. Si en effet les vérités de l'Eglise catholique étaient confiées à certaines ou à plusieurs langues humaines changeantes dont aucune ne fait davantage autorité sur une autre, il résulterait une telle variété que le sens de ces vérités ne serait ni suffisamment clair ni suffisamment précis pour tout le monde. (VS 1962). Il se peut que tu ne comprennes pas cette langue et n’aies pas le temps de l’étudier, alors tout simplement je te conseille de prendre comme exemple certains de nos frères charismatiques. Dans leur soi-disant « parlé en langues », ils vocalisent des borborygmes, qui, bien qu’ils n’aient aucun intérêt si on venait à les enregistrer, deviennent d’intéressants supports d’oraison lorsque l’on y participe. Ils permettent au cœur et à l’esprit de s’exprimer le plus intiment et le plus librement possible en dehors de tout texte intelligible imposé, et à chaque participant d’apporter sa participation à la louange collective.
aintenant, mon cher ami, je vais me permettre de te faire découvrir le Très Petit Office Romain. Sa conception est le fruit d’un long processus d’observations, de constatations et d’expériences. Une fois, dans un temps béni de retraite à l’abbaye de Flaviny, je lisais une présentation du Bréviaire en Français datant du XIXe où don Gréa rappelait le désir des papes que l’office divin soit aussi récité par des laïcs. J’en fus fort étonné ayant toujours entendu que ce fut le IIe concile du Vatican qui le fit en premier. Je fus aussi particulièrement interpelé, lors d'un séjour à Provin, par les commentaires passionnés du Père Gitton, qui me présentait par de simples mots la collégiale comme lieu consacré, étudié et conçu pour la prière. Saint-Quiriace de Provin, construit il y a plusieurs siècles pour quelques dizaines de chanoines, à côté d’église paroissiales, était à même d’accueillir plusieurs centaines de fidèles. On aurait pu penser que ces derniers ne venaient qu’en spectateurs, mais la disposition des stalles, placées non pas dans le chœur, mais dans la nef, parmi les fidèles, peut permettre de penser que ceux-ci n’avaient pas attendu notre dernier concile œcuménique pour participer à l’Office divin. Ceci étant posé, force est de constater que malgré la volonté de papes et d’un concile œcuménique, cette pratique a du mal à se généraliser. C’est pour cette raison qu’il nous est venu à l’esprit de concevoir un produit markéting pour adapter l’Office divin au mode de fonctionnement de l’homme actuel.
u le sais bien, mon frère, la guerre n’est pas le propre du christianisme, pourtant il fut un temps où l’on disait le chrétien soldat du Christ. Il en ai de même pour nos jours où le commerce a prit une grande importance, N’aie pas peur de te dire commercial du Christ, qui doit avoir le plaisir de donner et l’humilité de recevoir. Comme tu l’as lu dans mon ancien texte : Du markéting divin, la formation de la liturgie dans les siècles a montré que l’Eglise était maîtresse dans cette science. L’action markéting ne portera pas seulement sur le produit, l’Office divin existe, il est difficile de trop le changer, mais sur la manière de le présenter et surtout de préparer le client à l’adopter. Première constation, pour l’homme contemporain, en déficience d’aliments spirituels, il est trop riche en calories, pas évident et trop compliqué pour pouvoir être utilisé de manière intuitive ; la solution est de proposer une gamme progressive, en poursuivant les deux processus simultanés : adapter un produit de base au client, pour préparer le client au produit final. Cela va du niveau Colibris qui récite chacun des sept offices en moins d’une minute, continue au niveau Moineau qui pourra consacrer entre trois à quatre minutes par office, passe par d’autre niveaux intermédiaires, pour arriver à la récitation complète du Breviarium romanum. Chaque passage de niveau devant se faire par une mémorisation, conséquente et convenable de textes. La deuxième constatation, est que soit dans sa forme extraordinaire, du Breviarum romanum, soit ordinaire, du Liturgia horarum, l’Office divin est cher, il dépasse la centaine d’euros, bien des jeunes, ou personnes à revenus modestes, se trouvent écartés de ce trésor à cause de ce prix, la solution sera l’édition de livrets pas cher, pouvant même le cas échéant être téléchargés gratuitement sur internet. La mémorisation des textes permettra tant une réduction des coûts que l’utilisation d’un format plus commode.
n quelques mots, mon cher ami, je vais te présenter les spécificités de cet Office divin :
- Plusieurs niveaux de récitation permettront vraiment, selon ton temps, tes efforts, ta connaissance et tes capacités de pouvoir participer à la prière officielle de l’Eglise, et de pouvoir ainsi enrichir toi-même, ta communauté, l’Eglise et le monde de grâces inestimables.
- Tu participeras à la dimension cosmique de la liturgie, en occupant l’espace, positionné à l’Ouest, tu te diriges vers l’Est pour prier, et comme, lors de la messe, l’Evangile est proclamé au Nord, alors les lectures de l’Office tu les liras dirigé du Sud vers le Nord. Tu sentiras aussi cette dimension cosmique, en occupant le temps, par la répartition dans la nuit et le jour des sept offices.
- Cet Office a comme ambition de te donner de réaliser l’obligation qu’à tout chrétien de veiller, c’est à dire de prier dans ton temps normal de sommeil. Ce temps nocturne de pénitence étant utilisé pour résister au diable (1Pi, 5, 8) ; rester dans la saine doctrine (Ac. 20, 29) ; ne pas entrer en tentation, Mc, 14, 38 – Mt 26, 41 et attendre avec désir et crainte le retour du Seigneur, Mc, 13, 33-37 – Mt, 24, 42-44 – Mt, 25, 13 –Ap, 3, 3 - Ap 16, 15.
Quelles sont les traductions en français utilisées dans le Très Petit Office Romain ?
Nous aurions pu utiliser la traduction du Maître de Sacy, la plus belle en langue française, mais, une des composantes de la connaissance de la parole de Dieu se trouve la concordance des mots des divers verset de l’Ecriture Sainte, nous aurions dû utiliser dans ce cas celle de Chouraki, mais celle-ci est trop aride. C’est pour cette raison tu vas surement découvrir la seule traduction en français reconnue par le Saint-Siège selon un rescrit spécial de Pie IX du 22 janvier 1873, c’est la Glaire, faite à partir de la Vulgate. Là où tu verras dans la Jérusalem traduit : délivrez moi des griffes du chien, tu verras dans cette traduction : délivrez moi de la main du chien. A priori, tu préfèreras la première version, mais je te dirai que je ne connais pas beaucoup de cas d’honnête citoyen prisonnier de griffe d’un chien, et je t’inviterai à faire une concordance de mots pour voir que main signifie pouvoir et que chien personnifie une certaine catégorie d’individus. Pour les psaumes nous utilisons la traduction du Carmel de Bruges, basée sur la traduction Glaire, mais qui traduit par demi verset et permet un meilleur suivi de la version latine, ceci te permettra de mieux connaître le latin.
u vas surement me poser la question sur l’utilisation de la forme extraordinaire du rite romain :
- En français, les traductions de Liturgia horarum ne sont pas libres de droits, les utiliser c’est risquer un procès qui serait intenté par les évêques de France.
- Un des fondements du Très Petit Office Romain est l’initiation du mystère du Christ par la mémorisation de l’Ecriture Sainte contenue dans l’Office divin. Le schéma hebdomadaire du Breviarium romanum fait sur une seule semaine, et le cycle annuel sur une seule année, est plus facilement mémorisable que celui de la Liturgia horarum s’étendant sur quatre semaines et trois ans.
- Le volume des hymnes et capitules à mémoriser dans le Breviarium romanum est plus limité. Par exemple pour les hymnes des petites heures il y en a quatre au lieu de huit pour Litugia horarum. Et pour les capitules des féries ordinaires, cinq pour le Breviarium romanum et vingt pour la Liturgia horarum.
- Les oraisons du Breviarium romanum ont une dimension plus cordiales dans leur appel à l’attente du retour du Christ, à la joie de sa Nativité, à la pénitence de sa Passion et à la gloire de sa Résurrection.
ar, mon cher ami, l’Office divin est avant tout un rendez-vous d’amour et de fidélité. S’il te venait à 9 heures de ne pas dire l’office de Tierce, essaye de le rattraper dans la demi heure qui suit, si tu ne peux le faire, prends ceci comme une peine et demande au Seigneur de t’en excuser. Ne pousse pas le ridicule, à la fin de la journée, de réciter tes sept offices à la suite. Tu ressemblerais au fiancé ayant promis trois rendez-vous d’un quart d’heure dans la journée à celle qu’il aime, et viendrait en fin de journée la voir trois quart d’heure. Supprime toutes contraintes qui pourraient t’empêcher ces rendez-vous, n’hésite surtout pas à mettre au courant tes proches de tes engagements dans la prière publique de l’Eglise, cela ne pourra te réserver que d’agréables surprises. Que cet office soit pour toi un doux joug à porter, qui se transformera en plaisir et en besoin quotidien. Qu’il rentre dans ta vie, et te devienne une seconde nature, d’amour et de fidélité, tout au long des nuits et des jours, pour ton bien aimé et Divin Ami dont le Cœur Sacré bat en permanence pour toi. A ces fruits spirituels, n’oublie pas ceux d’ordre matériel. Sur le plan de la civilisation, fais un rapide panorama des culture du monde, et tu t’apercevras que la trans-culture chrétienne est porteuse d’exactitude du temps et des rendez-vous. J’ai réalisé cela, lorsque dans un village de Kabylie, un viel homme me dis que la désorganisation du village commença lorsque les cloches de l’église du village s’arrêtèrent de marquer les heures.
our sentir la dimension cosmique de la liturgie, à l’imitation des premiers chrétiens, tu vas redonner à l’espace son importance dans la prière. Eux qui faisaient l’étonnement de certains de leur contemporains qui les voyaient comme adorateurs du soleil, car ils priaient vers l’Est. Ils faisaient ainsi dans l’attente du Seigneur : Car comme l’éclair part de l’Orient et se montre jusqu’à l’Occident, ainsi sera l’avènement du Fils de l’homme. (Mat 24, 27). En faisant ainsi, tu auras à cœur de te souvenir des anges, qui selon la vision d’Isaïe, prient en chœurs se répondant entre eux, et des moines, qui alternent en deux chœurs le chant de l’Office divin. En te dirigeant donc d’Ouest en Est, tu feras face à l’apparente course, d’Est en l’Ouest, du soleil et des planètes que l’œil humain observe, et ainsi comme une humble poussière tu te grandiras en répondant par tes louanges à égalité avec ces astres colossaux et millénaires qui sauront unir ton office au leur pour la plus grande gloire de Dieu.
ouviens-toi donc de l'enseignement que tu as reçu et entendu; garde-le et repens-toi. Si donc tu ne veilles pas, je viendrai à toi comme un voleur (Ap, 3, 3), Mon ami, cette phrase est grave, et te rappelle deux obligations des plus fondamentales du chrétien, qui semblent presque oubliées dans l’enseignement des prédicateurs de nos jours. C’est vraiment le cœur déchiré que je vais essayer en quelques lignes de t’évoquer ces sujets qui méritent d’être développé en plusieurs pages par de bien plus saints et savants que moi.
La première de ces obligations, que cet office de Matines va te permettre d’accomplir, c’est de veiller. Veiller, c’est prendre de son temps de sommeil pour prier. Faire ainsi n’est pas une option de spiritualité chrétienne quelconque. Le Seigneur nous le rappelle plusieurs fois, tant comme moyen de lutter contre le péché : Veillez et priez afin que vous n'entriez point en tentation. (Mc, 14, 38) que pour attendre son retour : Veillez donc, puisque vous ne savez pas quel jour votre Seigneur doit venir. (Mt, 24, 42). Et Saint Paul nous donne une raison pouvant paraitre assez surprenante : Il s'élèvera du milieu de vous des hommes qui enseigneront des doctrines perverses pour entraîner les disciples après eux. C'est pourquoi veillez. (Ac. 20, 30-31)
La deuxième de ces obligations, que cet office de Matines va te permettre d’accomplir, c’est d’attendre le Seigneur. Il contient toute la mystique du temps de l’Avent. Il te met dans l’attente de la naissance du Sauveur, et aussi l’attente continue de la grâce renouvelable dans ton cœur, et enfin l’attente qu’il est de ton devoir d’espérer, celle du retour du Fils, qui, en Juge suprême, purifiera la Création, pour la remettre à son Père, afin de l’unir à leur gloire.
Ô divines Matines de l’Office divin, uniquement consacrées au Seigneur, dans son attente, par la publication de ses louanges, la lecture de son Ecriture Sainte et l’enseignement de son Eglise. C’est le seul office qui n’ait pas d’oraison, nous ne lui demandons rien, nous lui donnons tout.
Mon cher ami, je pense que c’est à l’heure des Matines, qu’un jour, un Juste et une Bienheureuse bénie entre toute les femmes, ont attendu, et ont vu naître le Désiré des nations. Pour cette raison, s’il y a un office que tu dois particulièrement honoré de ta fidélité, c’est bien celui de Matines.
a nuit est déjà fort avancée et le jour approche. Rejetons donc les œuvres des ténèbres et revêtons-nous des armes de la lumière. Comme durant le jour, marchons honnêtement. (Rom 13, 12). Vers sept heures du matin, tu célèbres la levée de la lumière du Christ sur le monde, et l’espérance qu’elle illumine toute ta journée. Cet office, comme son nom l’indique justement, c’est celui de la louange. Dans son office complet, le cinquième psaume commence toujours par Laudate, le dimanche c’est le Laudate de la création, celui du lundi, des Nations, celui du mardi de la Maison d’Isrsrël, pour arriver à samedi ou nous avons le Laudate Dominum in sanctis ejus, celui de la liturgie céleste et terrestre.
En participant à cet office des Laudes, tu devras aussi prendre conscience qu’il est aussi la continuité de l’antique service du Temple de Jérusalem. C’est avec délectation que tu pourras entendre Zakarie, le vieux prêtre de l’ancienne loi, lancer son Benedictus, qui unis l’ancien rite au nouveau.
Pour cette raison, s’il y a un office que tu dois particulièrement honoré de ta fidélité, c’est bien celui de Laudes.
uérissez-moi, Seigneur, et je serai guéri ; Sauvez-moi et je serai sauf, car ma louange, c’est vous. (Jer. 17, 14) Vers neuf heures du matin, tu célèbres le Saint-Esprit, car c’est à cette heure que, à la Pentecôte, Il descendit sur les apôtres. Rien que pour cette raison, qui n’est pas des moindre, je pense, mon cher ami, que tous les jours tu attendras avec impascience les neuf heures du matin, avec les Apôtres, entourant Notre-Dame, pour recevoir le torrent et le feu d’amour venus de l’Esprit divin. Ainsi tu chantera dans l’hymne : Qu’il flambe le feu de la charité, Enflammant d’ardeur nos proches. Profite de ce moment pour prendre les bonnes résolutions et faire les bonne actions de charité.
Tierce est aussi un office de guérison et de délivrance, où tu vas demander au Seigneur de te guérir de tes péchés contre sa Majesté et de te délivrer des forces du mal, des esprits malfaisants qui en veulent à ton âme.
Enfin, demande surtout au Saint-Esprit de te combler de ses sept dons : Sagesse, Intelligence, Conseil, Force, Science, Piété et Crainte de Dieu, afin de rester toute la journée le digne temple de sa personne.
e devez rien à personne, sinon de vous aimer mutuellement ; car qui aime le prochain, accomplit la loi. (Rom, 18, 8). Peut-être le sais-tu, mon ami, dans le monde actuel, la vie économique est régie par un système international d’organisation, appellé ISO, et qui conditionne la qualité par l’importance du controle. Il en est de même pour ta vie spirituelle, et prends cet office de Sexte, comme moment privilégié de contrôle de ta charité envers ton prochain. Demandes au Dieu de vérité qui allume de feu le milieu du jour, d’éteindre les flammes de la discorde. Que ce milieu du jour qui semble être une sorte de temps mort, devienne pour toi un momment privilégié pour renforcer ta charité envers ton prochain, collègue de travail, serveur de la cantine où tu manges, mandiant du bas de ton immeuble, parent ou ami à qui tu pourras passer un petit coup de téléphone.
Cet office est ausssi un momment de confience à la Providence, par le verset final : Le Seigneur me conduit, et rien ne me manquera, au lieu de paturage ou il m’a placé. Pour ces raisons, s’il y a un office que tu dois particulièrement honoré de ta fidélité, c’est bien celui de Sexte.
ivez dans la crainte durant le temps de votre pèlerinage ; sachant que ce n’est point avec des choses corruptibles, de l’or ou de I’argent, que vous avez été rachetés ; mais par le Sang précieux du Christ, comme d’un Agneau sans tache et sans souillure. (I Pierre, 1, 17) Essaye, ô mon ami, toujours d’être fidèle à cet office, à quinze heures, et commémore la mort du Christ. Profites-en pour méditer ce crime dont tes mains déicides sont coupables par tes péchés. Mets-toi un momment au pied de la Croix, à côté de celle qui t’a été donné comme Mère à cet instant. Et compatis, sens et vis la douleur de ce Juste, de sa Sainte Mère en silence devant ce mystère incompréhensible. Sens et vis la douleur de l’enfant dans son lit d’hôpital, de la vieille vivant seule dans ce monde ou ne se trouvent plus ses repères, du chrétien persécuté, en tant d’endroits de la terre, de cet homme au zénith de sa vie qui pense avoir tout raté et qui a perdu espoir. Que cette vision de cette divine Croix te fasse sentir l’horreur et le dégoût de ton péché, de tes mesquineries, de ton orgueil.
C’est aussi le moment de faire un premier petit examen de conscience qui te permettra de rattraper ou de faire cesser tout manquement à la charité que tu aurais eu contre Dieu, ton prochain ou toi-même.
Pour ces raisons, s’il y a un office que tu dois particulièrement honoré de ta fidélité, c’est bien celui de None.
éni le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus-Christ, le Père des miséricordes et le Dieu de toute consolation, qui nous console dans toutes nos afflictions. (Cor 1, 3). Il y eut un soir, il y eut un jour, ce fut le premier jour, ainsi commence le temps. Ne crois pas, mon ami, qu’avec cet office de vêpres tu te trouves à la fin de ta journée, car il ne fait que commencer le jour suivant. C’est avec les Vêpres de mercredi soir, que tu vas creuser les fondations de ta journée de jeudi. Fais tout pour rester fidèle à cet office, et en premier, hâte-toi vite de te rendre en Judée avec Marie qui visite sa cousine, et de l’entendre proclamer son Magnificat. Vêpres, c’est l’heure de la Sainte Vierge, l’astre qui luit dans les ténèbres et nous prépare à voir le Christ qui luit dans la splendeur de la lumière.
Des siècles durant, ces Vêpres furent l’office le plus pratiqué par le Peuple de Dieu, du clerc au simple laïc. Aie le zèle, et force l’audace à partager les richesses de l’Office divin, en proposant à tes proches de partager et participer à sa récitation.
Ô mon ami, profites aussi de ce grand moment d’action de grâce, ou tu vas remercier le Seigneur du fond de ton cœur pour toutes les bonnes, et même les mauvaises choses qui te sont arrivées dans la journée.
ais vous, en nous Vous êtes, Seigneur, et votre saint Nom a été invoqué sur nous. Ne nous abondonnez pas, Seigneur, notre Dieu. (Jer. 14, 9). Cet office va clôturer ta journée, c’est pour moi un des plus merveilleux. Il va te permettre de faire ton examen de conscience, et de préparer ta mort. Celle de la fin de ta vie, et celle que tu dois faire tous les soir, lorsqu’en toi va mourir le vieil homme pour que le lendemain naisse l’homme nouveau. Il commence par un appel à la sobriété et à veiller, fait par le Prince des apôtres, ensuite tu récites le grand Confiteor, où devant Dieu, la Bienheureuse Vierge Marie, les anges, les patriarches, l’Eglise, tu vas te déclarer pécheur. L’hymne te rapellera qu’avec la nuit et le sommeil ton combat continu, Que bien loin fuient les songes, Et les fantômes de la nuit, Que notre ennemi soit bridé, Pour que les corps ne soient pas souillés. Lors du répond bref, tu vas remettre ton esprit dans les mains de Dieu, ensuite tu vas lui demander de te protéger comme la prunelle de ses yeux, et de te garder à l’ombre de ses ailes. Enfin, pour terminer ta soirée, tu vas te mettre sous la protection de celle en qui Dieu mis sa confiance pour accomplir son dessein d’union de la création à sa divine magesté. Pour ces raisons, s’il y a un office que tu dois particulièrement honoré de ta fidélité, c’est bien celui de Complies.
ue je te connaisse, ou que sois un lecteur qui m’est inconnu, permets moi de t’appeler du nom d’ami, et de t’écrire cette lettre d’amour envers Dieu et toi qui me deviens proche par ce partage. Car c’est du fond de mon cœur que je vais te sortir un trésor accumulé, mûri, révélé par plusieurs décennies de vie chrétienne. Pour te partager leur amour de la liturgie, certains, plus savants que moi, commenceront avec raison par te parler de la Sainte Messe, d’autres des sacrements, pour ma part je le ferai en te faisant découvrir l’Office divin. 
vant de te parler de l’Office divin en particulier, il est important que je te précise l’importance de la liturgie en général. Le IIe concile du Vatican nous l’apprend : La liturgie est le sommet auquel tend l'action de l'Eglise, et en même temps la source d'où découle toute sa vertu. Car les labeurs apostoliques visent à ce que tous, devenus enfants de Dieu par la foi et le baptême, se rassemblent, louent Dieu au milieu de l'Eglise, participent au sacrifice et mangent la Cène du Seigneur. (SC 10). Vois-tu, notre Sainte Mère l’Eglise est claire, en dehors de la liturgie, toute action ecclésiale est subordonnée à la célébration d’un juste culte à Dieu. Vaines seraient les actions du laïc engagé dans des activités de solidarité, celles de la religieuse infirmière ou du prêtre enseignant, si elles n’avaient pour but ultime, sans contrainte, mais par la force de l’amour et de la raison, à amener, tout simplement, tous à assister à la messe. Car là est la plus belle des choses que peut vivre un être humain sur terre. Le même saint concile nous le précise : Dans la liturgie terrestre nous participons par un avant-goût à cette liturgie céleste qui se célèbre dans la sainte cité de Jérusalem à laquelle nous tendons comme des voyageurs, où le Christ siège à la droite de Dieu, comme ministre du sanctuaire et du vrai tabernacle ; avec toute l'armée de la milice céleste, nous chantons au Seigneur l'hymne de gloire ; en vénérant la mémoire des saints, nous espérons partager leur société ; nous attendons comme Sauveur notre Seigneur Jésus-Christ. (SC 8)
her frère et ami, l’on peut définir trois niveaux de prières, celui enseigné par le Seigneur, qui nous dit de rentrer seul dans notre chambre et de fermer la porte, celui à plusieurs frères, où Il sera au milieu d’eux, et le troisième niveau, dont nous parle Saint Ignace d’Antioche dans son Épître aux Éphésiens : Car si la prière de deux personnes ensemble a une telle force, combien plus celle de l’évêque et de toute l’Église. car comme nous l’apprend l’Eglise au sujet de l’Office divin : Le Souverain Prêtre de la Nouvelle et Eternelle Alliance, le Christ Jésus, prenant la nature humaine, a introduit dans notre exil terrestre cet hymne qui se chante éternellement dans les demeures célestes. Il s'adjoint toute la communauté des hommes et se l'associe dans ce cantique de louange… c'est vraiment la voix de l'Epouse elle-même qui s'adresse à son Epoux ; et mieux encore, c'est la prière du Christ que celui-ci, avec son Corps, présente au Père. Par conséquent, tous ceux qui assurent cette charge accomplissent l'office de l'Eglise et, en même temps, participent de l'honneur suprême de l'Epouse du Christ, parce qu'en acquittant les louanges divines, ils se tiennent devant le trône de Dieu au nom de la Mère Eglise. (SC 83-84) Ainsi tu dois prendre conscience que, si plusieurs milliers de fidèles dans une splendide basilique, récitent un chapelet, et passent des heures d‘adoration du Très Saint Sacrement, ils ne font qu’un acte de culte privé, mais si un simple fidèle, dans son bureau, pendant sa pause déjeuner, récite discrètement le petit office de sexte, il accomplit un acte public de culte ayant plus de valeur que n’importe quel autre acte de culte privé.
e crois pas cher ami, que la constitution de l’Office divin est de l’ordre du hasard ou de l’arbitraire, sa composition nous est ordonnée par Dieu lui-même lorsqu’il nous dit par son apôtre : Que la parole du Christ habite en vous avec la plénitude, en toute sagesse, vous instruisant et vous exhortant les uns les autres par des psaumes, des hymnes et des cantiques spirituels, chantant de grâce, du fond de vos cœurs, à la louange de Dieu. Col 3, 16. Sa principale composante sont les psaumes car ils sont la voix du Fils montant vers le Père, seules prières que nous connaissons que le Christ lors de son séjour sur terre utilisa pour prier. Parce que depuis trois milles ans, de l’époque du roi David jusqu'à nos jours, sans interruption, le peuple de Dieu, accomplit son devoir de prières en les utilisant. Les sept offices quotidiens nous viennent aussi de Dieu lorsque le psalmiste affirme : Sept fois le jour, je vous ai adressé une louange, sur les jugements de votre justice. (Ps. 118, 164) 
nfin, mon ami, je vais te donner une des dernières et plus importantes raisons de réciter l’Office divin. Tu te souviens de cette prière solennelle que le Fils adressa au Père lors du dernier repas : Sint unum, qu’ils soient un. Cette unité n’a pas un simple rôle d’esthétique, mais c’est une obligation pour que le monde croie que le Père à envoyé le Fils, une condition de l’apostolat et de l’évangélisation. C’est une concrétisation du aimez vous les uns les autres comme je vous ai aimé, Lui qui a épousé notre nature humaine pour s’unir à nous. Cette demande d’unité est aussi liée à l’obligation faite de nous réconcilier avec notre frère afin d’offrir l’offrande de notre prière pour rendre à Dieu un juste culte. Lorsque qu’ensemble nous récitons l’office de Tierce dans une chapelle, nous sommes unis par les mêmes mots, les mêmes gestes, les mêmes mélodies. Quand tu sera seul pour le réciter à ton bureau ou dans le métro, tu sera uni à moi, qui le récite dans ma chambre. Dans tous les cas, nous seront unis à tous les séminaires, couvents et monastères, de France, d’Inde, de Chine, du Burkina-Faso, des USA, du Brésil et d’Australie. Cette sensation d’unité sera encore plus forte, lorsque tu récitera cet Office dans la forme extraordinaire du rite romain, en te sentant unis à ces chrétiens des siècles passés. Aucun mot ne peut exprimer cette unité plus que millénaire de tradition, de fidélité, de stabilité qui pourrait même donner une sensation d’éternité.
aintenant, mon cher ami, je vais me permettre de te faire découvrir le Très Petit Office Romain. Sa conception est le fruit d’un long processus d’observations, de constatations et d’expériences. Une fois, dans un temps béni de retraite à l’abbaye de Flaviny, je lisais une présentation du Bréviaire en Français datant du XIXe où don Gréa rappelait le désir des papes que l’office divin soit aussi récité par des laïcs. J’en fus fort étonné ayant toujours entendu que ce fut le IIe concile du Vatican qui le fit en premier. Je fus aussi particulièrement interpelé, lors d'un séjour à Provin, par les commentaires passionnés du Père Gitton, qui me présentait par de simples mots la collégiale comme lieu consacré, étudié et conçu pour la prière. Saint-Quiriace de Provin, construit il y a plusieurs siècles pour quelques dizaines de chanoines, à côté d’église paroissiales, était à même d’accueillir plusieurs centaines de fidèles. On aurait pu penser que ces derniers ne venaient qu’en spectateurs, mais la disposition des stalles, placées non pas dans le chœur, mais dans la nef, parmi les fidèles, peut permettre de penser que ceux-ci n’avaient pas attendu notre dernier concile œcuménique pour participer à l’Office divin. Ceci étant posé, force est de constater que malgré la volonté de papes et d’un concile œcuménique, cette pratique a du mal à se généraliser. C’est pour cette raison qu’il nous est venu à l’esprit de concevoir un produit markéting pour adapter l’Office divin au mode de fonctionnement de l’homme actuel.
u le sais bien, mon frère, la guerre n’est pas le propre du christianisme, pourtant il fut un temps où l’on disait le chrétien soldat du Christ. Il en ai de même pour nos jours où le commerce a prit une grande importance, N’aie pas peur de te dire commercial du Christ, qui doit avoir le plaisir de donner et l’humilité de recevoir. Comme tu l’as lu dans mon ancien texte : Du markéting divin, la formation de la liturgie dans les siècles a montré que l’Eglise était maîtresse dans cette science. L’action markéting ne portera pas seulement sur le produit, l’Office divin existe, il est difficile de trop le changer, mais sur la manière de le présenter et surtout de préparer le client à l’adopter. Première constation, pour l’homme contemporain, en déficience d’aliments spirituels, il est trop riche en calories, pas évident et trop compliqué pour pouvoir être utilisé de manière intuitive ; la solution est de proposer une gamme progressive, en poursuivant les deux processus simultanés : adapter un produit de base au client, pour préparer le client au produit final. Cela va du niveau Colibris qui récite chacun des sept offices en moins d’une minute, continue au niveau Moineau qui pourra consacrer entre trois à quatre minutes par office, passe par d’autre niveaux intermédiaires, pour arriver à la récitation complète du Breviarium romanum. Chaque passage de niveau devant se faire par une mémorisation, conséquente et convenable de textes. La deuxième constatation, est que soit dans sa forme extraordinaire, du Breviarum romanum, soit ordinaire, du Liturgia horarum, l’Office divin est cher, il dépasse la centaine d’euros, bien des jeunes, ou personnes à revenus modestes, se trouvent écartés de ce trésor à cause de ce prix, la solution sera l’édition de livrets pas cher, pouvant même le cas échéant être téléchargés gratuitement sur internet. La mémorisation des textes permettra tant une réduction des coûts que l’utilisation d’un format plus commode.
our sentir la dimension cosmique de la liturgie, à l’imitation des premiers chrétiens, tu vas redonner à l’espace son importance dans la prière. Eux qui faisaient l’étonnement de certains de leur contemporains qui les voyaient comme adorateurs du soleil, car ils priaient vers l’Est. Ils faisaient ainsi dans l’attente du Seigneur : Car comme l’éclair part de l’Orient et se montre jusqu’à l’Occident, ainsi sera l’avènement du Fils de l’homme. (Mat 24, 27). En faisant ainsi, tu auras à cœur de te souvenir des anges, qui selon la vision d’Isaïe, prient en chœurs se répondant entre eux, et des moines, qui alternent en deux chœurs le chant de l’Office divin. En te dirigeant donc d’Ouest en Est, tu feras face à l’apparente course, d’Est en l’Ouest, du soleil et des planètes que l’œil humain observe, et ainsi comme une humble poussière tu te grandiras en répondant par tes louanges à égalité avec ces astres colossaux et millénaires qui sauront unir ton office au leur pour la plus grande gloire de Dieu. 
ouviens-toi donc de l'enseignement que tu as reçu et entendu; garde-le et repens-toi. Si donc tu ne veilles pas, je viendrai à toi comme un voleur (Ap, 3, 3), Mon ami, cette phrase est grave, et te rappelle deux obligations des plus fondamentales du chrétien, qui semblent presque oubliées dans l’enseignement des prédicateurs de nos jours. C’est vraiment le cœur déchiré que je vais essayer en quelques lignes de t’évoquer ces sujets qui méritent d’être développé en plusieurs pages par de bien plus saints et savants que moi. 
a nuit est déjà fort avancée et le jour approche. Rejetons donc les œuvres des ténèbres et revêtons-nous des armes de la lumière. Comme durant le jour, marchons honnêtement. (Rom 13, 12). Vers sept heures du matin, tu célèbres la levée de la lumière du Christ sur le monde, et l’espérance qu’elle illumine toute ta journée. Cet office, comme son nom l’indique justement, c’est celui de la louange. Dans son office complet, le cinquième psaume commence toujours par Laudate, le dimanche c’est le Laudate de la création, celui du lundi, des Nations, celui du mardi de la Maison d’Isrsrël, pour arriver à samedi ou nous avons le Laudate Dominum in sanctis ejus, celui de la liturgie céleste et terrestre.
uérissez-moi, Seigneur, et je serai guéri ; Sauvez-moi et je serai sauf, car ma louange, c’est vous. (Jer. 17, 14) Vers neuf heures du matin, tu célèbres le Saint-Esprit, car c’est à cette heure que, à la Pentecôte, Il descendit sur les apôtres. Rien que pour cette raison, qui n’est pas des moindre, je pense, mon cher ami, que tous les jours tu attendras avec impascience les neuf heures du matin, avec les Apôtres, entourant Notre-Dame, pour recevoir le torrent et le feu d’amour venus de l’Esprit divin. Ainsi tu chantera dans l’hymne : Qu’il flambe le feu de la charité, Enflammant d’ardeur nos proches. Profite de ce moment pour prendre les bonnes résolutions et faire les bonne actions de charité. 
ivez dans la crainte durant le temps de votre pèlerinage ; sachant que ce n’est point avec des choses corruptibles, de l’or ou de I’argent, que vous avez été rachetés ; mais par le Sang précieux du Christ, comme d’un Agneau sans tache et sans souillure. (I Pierre, 1, 17) Essaye, ô mon ami, toujours d’être fidèle à cet office, à quinze heures, et commémore la mort du Christ. Profites-en pour méditer ce crime dont tes mains déicides sont coupables par tes péchés. Mets-toi un momment au pied de la Croix, à côté de celle qui t’a été donné comme Mère à cet instant. Et compatis, sens et vis la douleur de ce Juste, de sa Sainte Mère en silence devant ce mystère incompréhensible. Sens et vis la douleur de l’enfant dans son lit d’hôpital, de la vieille vivant seule dans ce monde ou ne se trouvent plus ses repères, du chrétien persécuté, en tant d’endroits de la terre, de cet homme au zénith de sa vie qui pense avoir tout raté et qui a perdu espoir. Que cette vision de cette divine Croix te fasse sentir l’horreur et le dégoût de ton péché, de tes mesquineries, de ton orgueil.
éni le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus-Christ, le Père des miséricordes et le Dieu de toute consolation, qui nous console dans toutes nos afflictions. (Cor 1, 3). Il y eut un soir, il y eut un jour, ce fut le premier jour, ainsi commence le temps. Ne crois pas, mon ami, qu’avec cet office de vêpres tu te trouves à la fin de ta journée, car il ne fait que commencer le jour suivant. C’est avec les Vêpres de mercredi soir, que tu vas creuser les fondations de ta journée de jeudi. Fais tout pour rester fidèle à cet office, et en premier, hâte-toi vite de te rendre en Judée avec Marie qui visite sa cousine, et de l’entendre proclamer son Magnificat. Vêpres, c’est l’heure de la Sainte Vierge, l’astre qui luit dans les ténèbres et nous prépare à voir le Christ qui luit dans la splendeur de la lumière.
